Grand Raid des Pyrénées 2012

Cette année le Grumlie,chaud comme un baraque à frites depuis son arrivée à la diagonale des fous, se lance un nouveau défi de taille: la version ultra du Grp.



C'est si simple vu comme cela!


16 octobre 2011:
je passe enfin la ligne d'arrivée du grand raid de la Réunion après un peu plus de 60 heures de périple.
Ne me parlez plus jamais d'ultra. C'est bon, j'ai vu, ça va comme ça.



On ne m'y reprendra pas

Après 4 semaines de repos complet, remise en route de la machine mi novembre avec quelques séances sur piste! Depuis mes débuts en 2006 je tourne à peu près à 3 sorties/semaine. Je me décide à passer à 4 sorties/semaine pour essayer de progresser un peu.

En janvier, à l'ouverture des inscriptions du Grp, j'ai déjà perdu la mémoire et je décide de m'inscrire sur le 160... Maso moi?

Premier objectif de la saison le très sympa trail des pieds cloutés à Ganac. Malgré une fin de course délicate je suis dans la 1ère moitié du classement. C'est encourageant.

Photo Michel

Deuxième course objectif: la course des Seigneurs à Quéribus. 1 parcours exigeant qui me plaît beaucoup. Pendant presque 4 heures je fais la "course parfaite". 1 boulette dans les volumes d'eau et la perfection s'envole dans le sentier cathare. je suis quand même très satisfait.

Le mois de juin marquera un tournant avec l'apparition très nette d'un certaine fatigue. Je réussirai un improbable "hat-trick": abandon au off de la gariotte cher à Francis, abandon au trail du pays de Sault et arrêt au "maraton" à Sobrarbe du fait d'une noyade du moteur "grâce" à une hydratation excessive.



Caramba que calor
Photo Michel

 Juillet: beaucoup de montagne. 1 super trail de Piau ou je finis très fort avec des superbes sensations sur les longues montées. De magnifiques sorties s'enchaînent. Tout va bien à part une grosse chute lors d'une sortie du coté de Soulcem.

Début août dernier gros week-end en prévision: samedi reco du Cabaliros avec Michel. Dimanche je souhaite m'attaquer au mini Grp mais un temps exécrable m'en dissuade.

En suivant je ne me sens pas bien: mal de gorge, boutons de fatigue et autres détails me poussent à réduire la voilure considérablement. Malgré cela je trouve que cela se passe pas mal lors de la sortie au Saint Barth.

La prépa est finie avec 45000d+ depuis le début de l'année, il est temps de préparer les affaires et de finaliser les temps de passages.
La grosse chaleur n'aide pas trop à bien dormir et ma cheville gauche donne des signes de faiblesses inquiétants. Et hop 3 visites chez le kiné en 3 jours.

23 Août 2012: direction Vielle Aure.

Pour échapper à la chaleur c'est râpé. Arrivé tôt j'en profite pour monter un mini stand Citadelles et croiser pas mal de connaissances.

Vendredi 7 heures. Je suis sur la ligne départ en corsaire,tee-shirt manches courtes, manchettes, buff au tour du cou pour protéger la gorge, cabrakan aux pieds. Allez c'est parti. Premier objectif: Atteindre le premier ravito au restaurant Merlans le plus tranquillement possible.

Avec David sur la ligne départ

2 bouchons à l'entrée du premier sentier puis dans la sévère montée dans les fougères freinent un peu la progression. Arrivée sur les crêtes chacun peut se mettre à son rythme et la progression est nettement plus fluide. Le col de Portet est atteint tranquillement. On descend jusqu'au Merlans. Hop pointage.

Merlans: 13k6 1424d+/177d-: 2h44'37 645ème/762.

Ah oui 12' d'avance sur ma prévision la plus optimiste. Oups pourtant j'ai vraiment l'impression d'être monté très très cool.

Arrêt ravitaillement: 5' comme dans les prévisions! 2 verres de gazeux, saucisson,fromage, carré de chocolat et remplissage du camel. Je sors la casquette et les lunettes de soleil et c'est reparti.

La courte et rude montée du téléski est avalée malgré un vent fort. Maintenant place au moment ou l'on savoure le fait d'être dans un cadre magnifique. Les lacs de Bastan, arrêt express au refuge pour remplir le bidon d'eau et c'est reparti vers le col de Bastanet. La montée se passe bien. Je navigue à vue avec Olivier,Franck et Didier des barjots des cotos.

Sacrés barjots des cotos

Le col est atteint en 4h05. Pas d'arrêt photo, je plonge directement dans la descente. J'ai comme stratégie de faire la descente jusqu'au barrage de Greziolles sur un rythme très cool. Objectif: pas d'effort inutile et essayer de rester souple dans toute cette partie.

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Et bien pour rester souple je repasserai. A l'approche du refuge de campana, 1 mauvais appui et c'est la cata: j'ai le dos qui part en vrille. Instantanément j'ai l'impression d'avoir 2 barres reliées aux omoplates qui montent me "caresser" les cervicales à appui. Pas glop tout çà.
Nouveau remplissage de bidon au refuge de Campana. Alors encore 2 kilomètres délicats pour arriver au barrage. J'ai l'espoir de voir la douleur se réduire dès que j'arriverai à dérouler sur un terrain un peu plus souple et une foulée un peu moins empruntée.

Au début c'est exactement ce qui se passe mais cela ne dure que très peu de temps. J'essaie quand même d'alterner marche et course. Sans résultats quant à la dissipation de la douleur.
Bon je crois qu'une décision s'impose. Je ne me vois pas continuer comme cela en sachant très bien qu'il ne fallait pas le moindre grain de sable pour que je puisse arriver au bout du grp dans les délais.

Même pas fatigué!

C'est donc déçu mais lucide que j'arrive à Artigues.
Bip pointage pour la forme:
Artigues 28k8 1952d+/1553d-: 6h38'22 692ème/722.

Direction les soins pour valider le constat: il est plus que raisonnable d'arrêter les frais. Je rends donc mon dossard. C'est déjà la fin de mon ultra grp...
Après un retour rapide en voiture à Vielle Aure grâce à un accompagnant, je retrouve avec grand plaisir les amis qui vont s'aligner sur le 80 le lendemain. Le fait d'être avec eux me fait oublier l'abandon et je suis content d'être au milieu de la fête.

Samedi 4 heures et des brouettes.Je suis dans la zone départ pour venir encourager Béa, Manu, Michel, Steve, Thomas, Thierry et tous les autres.

1 dernier petit coucou à Vignec avant qu'ils ne rentrent dans la forêt. Allez les amis à ce soir. Profitez en bien!

Maintenant place à une autre forme d'ultra: faire la claque sur la ligne d'arrivée ou dans les derniers kilomètres pour féliciter les concurrents. En premier le japonais Kenichi Yamamoto qui gagne le 160 en un peu plus de 24 heures 30.

Kenichi Yamamoto

Suivent Vincent Delebarre (je vous conseille de lire son récit) puis les Espagnols Benito Cornejo et Criado Toca.

Les moments les plus forts (au moins pour moi) auront lieu avec les arrivées des équipes qui finissent le raid de 240k. L'émotion est très forte et on ressent bien qu'ils ont vécus quelque chose d'extraordinaire tous ensemble.

On avance dans la journée et il y a de plus en plus de monde sur la place de Vielle Aure.
Dawa Sherpa l'emporte tranquillement sur le 80. Je pense qu'il est prêt pour la TDS...
Je me place presque sur la ligne pour pouvoir prendre les amis en photos.1 petit coucou au passage à Oscar Perez Lopez venu en spectateur.
Bon je loupe Thierry: il est allé beaucoup trop vite... 14h12!!!! pfuttt... 1 grand bravo.
Entre temps 1 petit sms: Béa arrête malade. Zut elle était bien pourtant.

Suivent Cédric, Thomas avec son petit bout dans les bras et Michel. Tous ont le sourire.Bravo les gars.

 

Thomas en famille

 

Michel avec la banane!



Petite infidélité avec le partage d'1 bière avec Thierry toujours aussi frais puis d'1 petite repas un fois que Michel nous rejoint.
A table je reçois des news de Steve: en compagnie de David ils attaquent la partie finale vers 22h30.

Je décide de délaisser la ligne d'arrivée pour aller me poster à l'endroit ou le parcours sort de la forêt et entre dans Vignec.
Je me fait un devoir d'applaudir l'ensemble des participants. Vers 2 heures les deux amis arrivent (qui à dit enfin!!).



Et bé!!!





Aller les gars, maintenant vous pouvez savourer ce dernier kilomètre.

L'un comme l'autre prennent leur revanche de belle manière.

L'ami Manu ne vas pas tarder.Le voici qui arrive après une dernière descente interminable avec un genou qui couine.



Bravo à tous pour vos courses respectives.

Il est 4h du matin et j'en termine avec presque 23 heures de présence dans les environs de l'arrivée. 1 ultra très sympa.

Bilan de cette édition 2012:

La raison "visible" de mon abandon: de trop fortes douleurs aux dos pour continuer pendant plus de 130 bornes.

La face cachée de l'iceberg "abandon": je suis arrivé bien trop fatigué pour avoir une chance d'aller au bout de cette aventure. Malgré de nombreux signes évidents de cette fatigue(chute/mal de gorge/problème de chevilles/boulot exigeant/chaleur) dans les semaines précédentes je n'ai pas su ou pu retrouver la fraîcheur nécessaire.



Autre point important: la nécessité absolue de travailler le renforcement musculaire du haut du corps et faire en sorte d'être un poil plus souple qu'une barre de fer!!!

Forcément déçu mais pas résigné, je pense déjà à l'année 2013 avec en prévision de nouvelle expériences sur des formats de courses différents.