08/09/2021

GRP 2021: 1 bénévole parmi les 700 ;-)

 

Grp 2021: le plaisir simple d'un bénévole.


Le plaisir simple de retrouver Miche dans son qg le jeudi en fin d'après midi. Merci d'avance pour le programme concocté.


Le plaisir simple de s'installer dans «la maison des bénévoles» et de faire la connaissance de Dj gombert.


Le plaisir simple de partager de bons moments et des discussions enrichissantes avec tous les résidents de notre auberge espagnole. Çà rentre et çà sort à toute heure.

J'aurai préféré un peu moins discuter avec DJ mais les barrières furent trop hautes à passer pour lui sur le 160. Au plaisir de se revoir et qui sait de faire une mission serre file ensemble ;-)

Le plaisir simple de discuter avec Sébastien et Ivan qui préparent un bouquin sur le GRP.


Le plaisir simple d'effectuer en solo une vérification de balisage sur une partie du tour de la Géla au départ du tunnel de Bielsa. Bel itinéraire franco espagnol avec une superbe montée souvent hors sentier pour rejoindre la Hourquette des aiguillettes.

 

Espagne me voilà au Port de Bielsa


Le plaisir simple de prendre une (des) bières(s) en terrasse chez DD et de discuter avec des amis coureurs/ animateurs/ exposants.


Le plaisir simple de se lever le samedi matin à 2h30 pour aller faire l'ouverture entre Vielle Aure et le col de Portet pour le tour des lacs. Le plaisir simple de ne pas voir les remontées mécaniques dans la nuit noire mais de réveiller les pauvres vaches un peu perturbées ce week-end dans le coin...


le magnifique mur de Barroude


Le plaisir simple de retrouver Nicole pour notre périple en bus jusqu'à Tournaboup. On refait le monde de nos expériences passées: la cabane d'Aygues Cluses à l'époque ou ce n'était qu'un point d'eau et ou l'on montait avec notre propre tente. Le serre filage d'il y a deux ans et tant d'autres.

 


Le haut du vallon d'Aygues Cluses avec la hourquette nère et le col de Barèges depuis le col de Tracens et en prime sur la gauche le fameux passage du pas de la crabe...


 

La cabane d'Aygues Cluses.


Le plaisir simple de partir de Tournaboup un peu après 20 heures pour rejoindre nos collègues de mission serre file jusqu'à Vielle Aure.

Le plaisir simple de dé baliser (même accrochés aux chardons...même les tiges métalliques plus vraiment droites)

Le plaisir simple d'une soupe chaude à Aygues cluses vers 22 heures.

Le plaisir simple d'éteindre la frontale pour profiter du spectacle que nous offre la lune sur les montagnes et les lacs du Néouvielle en étant au dessus de la mer de nuages.



Les lacs éclairés par la lune, c'est juste magnifique!

Sous l'orage en 2015

Le moment délicat ou il faut prendre la décision d'arrêter et de faire évacuer un coureur tellement épuisé et plié en deux par un mal de dos qu'il se met en danger en chutant très régulièrement.


Le moment ou il faut «tracer» pour rejoindre le coureur précédent.

Le plaisir simple de manger du jambon, de la pastèque et d'arroser cela d'un coca millésimé au Merlans à 3 heures du mat.

Le plaisir simple de repartir avec les derniers concurrents aptes à rejoindre l'arrivée.

Le plaisir simple d'éteindre à nouveau la frontale pour profiter des paysages avant de rentrer dans la mer de nuages.


Le plaisir simple de sentir que les mots échangés avec les coureurs font du bien même si les cuisses sont dures.


Le plaisir simple d'expliquer à deux coureurs que l'on n'abandonne pas à Soulan, et que l'on finira tous ensemble. Non, on ne monte pas dans la voiture des copains ou du mari... Nous allons finir cette belle boucle dans les montagnes.

Le plaisir simple d'avoir un appel du «patron» qui me suit à la trace avec la balise que j'ai dans le sac. Oui Michel, on arrive bientôt et le compte sera bon.


Le plaisir simple et la grosse émotion de ramener tout le monde à Vielle-Aure et d’être accueilli par Simon, Michel et quelques autres pour clôturer l'édition 2021 du Grp un peu avant 9 heures ce dimanche matin.

Coureurs, c'est ce monsieur à gauche que vous pouvez remercier pour les itinéraires proposés sur le GRP ;-)


Le plaisir simple de prendre le petit déjeuner en suivant chez DD.

Le plaisir simple de dormir 10 minutes et d'être frais comme un gardon pour profiter du buffet de clôture.



Le plaisir simple et la satisfaction du «travail» accompli en lisant cela quelques jours plus tard:


Il y a des messages qui nous embaument le cœur et nous font verser de chaudes larmes... Merci à vous tous pour vos mots chaleureux.

✍️ Message de Yoann reçu hier :

"Bonjour le GRP - Grand Raid des Pyrénées. Un petit mot pour vous dire MERCI. Ma femme inscrite sur le 80 avec comme référence le 40 il y a 2 ans, l'amour de la montagne et a priori un mental solide. Donc gros challenge. Elle bataille dur et passe limite aux BH toute la journée. Nous l'attendons, ma fille et moi, à Merlans depuis plusieurs heures et elle y arrive à 2h25 soit juste hors-délai. Entrent alors en jeu les bénévoles et l'esprit du #GRP... "Tu vas finir !" Leur motivation est immense malgré l'heure tardive et la fatigue légitime. Ils expliquent à ma femme et à 6 autres traileurs qu'ils vont finir tous ensemble avec les bénévoles et les serre-files. Part alors un grupetto d'une douzaine de personnes avec objectif de rallier l'arrivée. Il est 2h45. On touche à un moment d'une rare intensité, tellement propre au fameux esprit du #trail et peut-être encore plus sur le long. Il n'est plus question de chrono, de d+, d'entraînement ou de performance... on est juste sur de l'humain pur, de l'aventure,du défi. Mais l'aventure sera longue car l'état des troupes est précaire. Deux #bénévoles porteront de toutes leurs forces mentalement ma femme jusqu'à l'arrivée qui se fera à 9h à Vielle-Aure ce dimanche matin. Elle a bien cru lâcher à Soulan avec un autre gars mais leur enthousiasme et leur motivation ont retourné l'affaire. Et ça repart. A l'arrivée, applaudissements, cadeaux, interviews. Comme des champions, comme les vainqueurs. Hier, ils n'ont pas gagné et pourtant ils ont l'émotion d'avoir atteint leur graal. Quelques larmes étouffées, une émotion immense et un moment à coup sûr inoubliable pour tous... L'an prochain, fin août, ma femme, mes 2 filles et moi, on sera au GRP pour une nouvelle aventure !"


 Tout le monde est rentré!


Le plaisir simple de profiter d'un magnifique week-end en montagne tout en se rendant utile.

Le plaisir simple en chiffre: 64 k et 4100d+ et 20h30 sur le terrain. Entre vendredi 6 heures et dimanche 14 heures, un total respectable de 5 heures de sommeil ;-)

Un bénévole parmi plus de 700.




 

31/03/2016

Citadelles 2016

7 ans de réflexion. C'est le temps qu'il m'aura fallu pour retenter la version longue du trail des Citadelles après une première tentative dantesque en 2009 à revivre ici .

les piliers de bars le samedi
 Je me sens prêt tout en étant soucieux face au challenge à relever.
pas réveillé le gars?
6 heures moins poil Michel nous fait partir, 1 petit salut au passage et c'est parti pour la balade...


Le rythme me parait convenable, le terrain est forcément mouillé avec la pluie de la nuit mais rien d'exceptionnel.
Pas d'efforts inutiles sur les premières pentes, en s'appliquant à bien pousser sur les bâtons.
Et oui mon grand tu tournes à gauche sur les crêtes de Madoual. Le cheminement vers le col du Figuier est toujours aussi agréable et joueur. Le fait de le faire de nuit me permet de l'apprécier différemment  des nombreux passages faits de jour.
C'est beau aussi avec la neige!
La pluie cesse et le jour se lève. la journée s'annonce belle.

Le début de piste vers Durenat est toujours aussi gras et casse-gueule mais cela passe bien. Arrive une première partie "surprise du chef" qui nous propose avantageusement un petit sentier joueur à la place d'un bout de piste. 1 petit coucou en passant à Stéphanie placée pour nous diriger vers la deuxième partie secrète qui nous amènera  par un sentier grandement fait maison jusqu'à Bélesta.

La soupe de Bélesta m'appelle

Ravitaillement atteint en 2h28. Pfuttt j'avais prévu 2h30 au mieux... 1 bol de soupe plus les niveaux des bidons. Grignoter 3 ou 4 trucs et c'est reparti.

Ah çà pour faire le malin...
La montée à Barjac se passe bien. la pente se durcit en direction de la croix de Millet. Arrivé au croisement je connais à gauche et en face mais à droite je ne suis pas sûr d'être passé par là. On a le droit à un petit passage bien technique (mélange de cailloux plus ou moins pointus mais mouillés.)
Cela ne dure pas trop et on retrouve la descente bien grasse vers Bicharole.
Passage devant la source de Fontestorbes et hop une nouvelle grimpette avant de rejoindre un bout de piste ou l'on rejoint un groupe de spéléos parti pour visiter le monde souterrain. Jusque là tout va bien.
Dès que l'on quitte la piste pour un sentier en sous bois, j'ai les 2 cuisses qui "tirent" un peu la gueule. Tiens intéressant: les 2 en même temps c'est une première...
Pas d’inquiétude le ravitaillement de Fougax n'est pas loin, mais je réduit quand même l'allure par précaution.

Fougax atteint en 4h47. 1h23 d'avance sur la barrière. Je prends le temps de m'alimenter (trop? mal? trop vite?) de refaire les niveaux.
Je sais que le juge de paix m'attend avec la montée vers Serre-longue et le prolongement jusqu'au château de Montségur. Donc du calme sur tout la partie "plane" avec une pointe d’inquiétude et d'appréhension.
Explosion dans 5 minutes
Dès que la pente s'élève c'est la GROSSE KATASTROF: je suis planté complet dans la pente. Pas d’énergie, les cuisses en bois ET le bide qui fait des siennes. Carton plein mais vous ne pouvez pas démarquer.

C'est parti pour une grosse galère, je vais me trainer  péniblement en voyant passer un bus complet de coureurs dont l'ami Jean louis. Je fais même deux pauses affalé sur mes bâtons. Je suis dépité. La cabane tomberait elle sur le grumlie?

Arrivé au col du tremblement ce n'est plus la foule. Je traine ma misère dans la montée. Je croise Jean louis en forme et Stéphanie qui m'encouragent. Dix mètres plus loin les sanglots arrivent. La tête est vraiment au fond du seau, je traine ma misère.
Tant bien que mal j'arrive en approche de la Citadelle. 2heures pour faire Fougax/Montségur: record de médiocrité pulvérisé.

Au comptoir de Montségur
Et là une voix familière m'accueille: Michel, un des organisateurs du GRP m'encourage. je lui fait un rapide topo de la situation et il a les mots justes: tu as de la marge sur les barrières, tu as de l'expérience, tu n'es pas blessé, tu finiras!
Voilà ce qui me remet enfin la tête sur les épaules.
J'appréhende quand même la descente, mais bonne nouvelle l'estomac est ok. Bon pour les cuisses, ce n'est toujours pas çà.

Je prends quand même du plaisir en descendant vers Montferrier.

Bip 7h39 depuis le départ et encore une heure d'avance sur la barrière! Il me reste 24 kilomètres et j'ai 6h20 pour les parcourir.
Au ravito je trouve Steve qui a jeté l'éponge. Déçu pour lui. On discute un peu le temps que je fasse mon rituel habituel.

A l'attaque du chemin pavé il fait chaud et je décide d'enlever une couche. Ah un peu d'air qui fait du bien. Et pour la première fois depuis Fougax, je rattrape des coureurs. Je prends du plaisir à "dévaler" la descente.
Le rythme n'est quand même pas violent violent car les cuisses couinent toujours.
Pour les préserver je m'oblige à alterner marche et course sur la partie "les sapins/Nalzen".
Dès qu'une image négative tente une infiltration sournoise pour me déstabiliser je pense aux copains qui ne peuvent pas courir en ce moment.

J'ai un gros fou rire en voyant la banderole "spéciale dédicace":

Excellent

Bon la remontée jusqu'au village de Roquefixade sera à nouveau bien poussive avec un début de crampe au niveaux des épaules et du cou...
Une pause s'impose sur le banc face à la fontaine.
Sur la piste avant la falaise je profite à nouveaux des encouragements de Stéphanie. Ce n'est pas de l'assistance mais cela m'aura fait énormément de bien.

1 touriste
La montée jusqu'à la crête sera particulièrement laborieuse et leeeeeeeennnnnnntttttttteeeeee! Mais dans la tête tout va bien. Je gère la misère quoi!


Descente en solitaire sur un rythme convenable en appréciant les 2 ou 3 passages bien gras et le petit détour sous les cascades.

10h30 depuis le départ et me voici à Roquefort pour le dernier gros ravito. Bien boire, manger un bout, refaire les niveaux et feu.
Là je commence à être pressé de rentrer. Je tiens quand même un rythme à peu près convenable sur toute la partie plane. Depuis Roquefixade je n'ai vu personne et à l'approche des gorges de Péreille je vois (enfin) du monde devant.
Cela marque le début du pétage de boulon: j'ai mal mais je m'en fous. Banzaï Je lâche les poneys. La montée de Péreille se passe bien, hop hop on relance jusqu'à Raissac.
Pointage, 1 verre d'eau et go.
Bon la montée du mur ne sera pas bien rapide mais sans coup de mou avec 3 points de mire dont je me rapproche petit à petit.
Et arrivé sur la crête, comme il y a 2 ans sur le 40 c'est l'heure de la régalade. Je cours partout et je double 1 puis 2 puis 3 puis....
Dès que je vois la croix j'exulte intérieurement et je pousse une bonne gueulante de délivrance.


Hop le début de la descente à bloc, et arrivé avant la dernière épingle je vois un bon groupe d'amis sur l'esplanade et je pousse à nouveau un cri libérateur rempli d'émotions.


Quelle allure!
Arrivé sur l'esplanade, arrêt obligatoire pour remercier comme il se doit Stéphanie avant d'enfin franchir la ligne.

Soulagement/ émotion

1 grumlie soulagé
C'est bon, j'ai les 3 étoiles différentes des Citadelles mais que cela fut compliqué. La saveur en est d'autant plus appréciable quand le long fleuve n'est pas tranquille!

la camiseta en la furgoneta!
Merci les amis pour ce bon moment, tous les encouragements et les photos. Et un grand merci à Michel et toute son équipe pour cette organisation au top.

08/09/2015

grp 2015: sons et lumières dans le Néouvielle

Me voici de retour sur la course qui m'a fait mettre le pied dans l'engrenage de l'ultra en 2008:

le Grand raid des Pyrénées version "Grand".

Acte1:
5heures, nous sommes quasiment 1200 à nous élancer de la place de Vielle-Aure  pour ce parcours de 80 kilomètres et 5000d+/d-.
3 vétérans du grp et une novice
L’objectif de cette première section jusqu'au ravitaillement de Merlans est simple: rythme de croisière tranquille pour avaler gentiment les 1500 premiers d+ de la journée.
Un peu après le pla d'Adet je fais la jonction avec Steve.
Nous allons même rejoindre un moment Michel.



Celui ci va rapidement prendre les devants dès que l'on attaque les pentes soutenues des pistes de ski d'Espiaube.
le ravitaillement de Merlans est atteint en 2h50, 833ème/1169. Le départ prudent est validé... 1 petit peu de shopping alimentaire et nous repartons avec l'ami Thierry qui attend de prendre son poste de serre file un peu plus tard dans la journée.



Jusqu'au refuge de Bastan, le sentier est maintenant aménagé pour un accès aux joëlettes et a malheureusement perdu de son charme dans l'opération.



Acte 1bis: procession aux pays des cailloux..

Les cailloux font maintenant leur apparition et le sentier devient un axe processionnaire vers le col de Bastanet. Le rythme est toujours cool voir lent dans les dernières pentes du col, et on cause toujours pas mal avec les amis...


Au col Thierry nous laisse à notre course.
La descente jusqu'au barrage de Gréziolles se fait aussi sur un rythme faible car il y en a qui ne sont vraiment pas à l'aise sur ces parties techniques. En même temps, il n'y a pas le feu: il reste 55 kilomètres pour s'exprimer!


Acte 2: un grain de sable dans la mécanique.

Après le barrage, le sentier est plus roulant, je vais pouvoir dérouler un petit peu, me dis-je.
Mais, il y a un mais. Sensation bizarre au niveau du ventre: le nœud du corsaire est comme incrusté dans mon ventre et cela me gène pas mal. j'ai beau essayer différentes variantes, le mal est toujours là est l'estomac ne travaille pas vraiment comme il faut.
Forcément le rythme s'en ressent et je vois Steve qui s'éloigne petit à petit dans la descente.
La montée bien raide vers la Peyre Houradade ne passe pas super bien et j'arrive en vue de La Mongie en plein doute.

Dans le doute à la Mongie

Je pointe en 773ème position, traverse la salle de ravito rapidement pour aller me soulager au plus vite.
Ensuite place au rituel du ravitaillement: manger, boire, faire le plein et c'est reparti.

En repartant, la situation est stable: la gène est toujours là. La tête tourne à plein régime sur le pourquoi du comment de ce problème jamais observé auparavant.
Et d'un coup, eurêka? La ceinture de mon porte-bidon serait elle trop serrée (ou aurais-je grossi... )
Forcément le point douloureux disparait comme par enchantement!!!! Mais le ventre n'est pas encore totalement opérationnel. Je me traine dans ce début de montée vers le col du Sencours et un bus entier me passe.La pluie fait son apparition, par précaution je mets la veste posé sur la tête dans l'attente de ce qui pourra se passer plus haut.


Aller un petit arrêt buisson pour finir de vidanger, et je retrouve un peu d’énergie pour finir la montée sur un rythme un peu plus convenable tout en reconnaissant Steve au loin. Forcément l'écart grandi avec toutes mes péripéties! Et hop 12 bornes galères dans la musette alors que la météo a l'air de s'améliorer.


A l'approche du col Jean-Louis venu faire l'assistance de Stéphanie m'indique que nous ne ferons pas l'aller/retour au Pic du Midi pour cause de risque d'orage très important.

Même dans le dur, je fais le clown...


Pointage en 712ème place en 8h58. J'ai "réussi" à gagner 60 places en étant à la rue. A croire que certains font des arrêts gastronomiques au ravitos ou ne sont pas beaucoup plus brillant que moi...

Qui dit pas de Pic, dit ravitaillement beaucoup plus court que prévu: le prochain est 6k plus loin et 1000 mètres plus bas.

Acte 3: le duo.

A peine je m'élance dans la descente que je retrouve Steve en plein conférence téléphonique. D'un commun accord nous décidons de rejoindre l'arrivée ensemble.

Ragaillardi le gars

Pour l'instant direction Tournaboup. Le ciel se dégage et le soleil tape fort. Dès 1800 mètres on sent bien la chaleur. Pfuttt, j'aime pas çà moi... Dès qu'un ruisseau apparait c'est mouillage du buff, de la casquette, et des bras.
Arrivée au ravito, il y a beaucoup de spectateurs/accompagnateurs mais il n'y a aucune ambiance. Bizarre: effet de la chaleur?

Pointage en 625ème position.
Passage express sous la tente pour faire le plein habituel et installation à l'extérieur pour ne pas rester dans le sauna et pour manger au "calme"!
10' plus tard nous repartons. 33 places de "gagnées".

Je pense avoir un rythme raisonnable mais Steve reste derrière et on ne parle quasiment pas. Nous profitons de tous les filets d'eau accessibles pour se mouiller car la chaleur est bien pesante.

Passé pountou, et l'embranchement vers le col de Tracens que j'aimerai bien voir au programme ,le sentier qui nous mène vers Aygues Cluses sera un véritable chemin de croix pour Steve qui nous fera une série de vomito.



Alors que Stéphanie la "novice" nous rejoint, Steve envisage une pause "sieste" à l'ombre et nous dit d'y aller. 1 peu inquiet par le ciel qui se charge, je lui conseille de faire l'effort d'aller jusqu'à la cabane d'Aygues Cluses pour être à l'abri et sous la surveillance d'un pompier.
A peine arrivés, la pluie fait son apparition et l'orage gronde du coté du col de madamète sur notre droite. Le ciel s'obscurcit très très vite.

les gardiens du "temple"
Je mets mon manche longue et la veste et direction la hourquette nère tout en disant à Stéphanie de ne pas m'attendre car je la trouve en meilleure forme que moi sur cette fin d'ascension.

Malheureusement pour Steve, sa course s'arrêtera ici puisque la course sera arrêtée très peu de temps après notre départ...

la grimpette finale vers la hourquette nère

Le spectacle lumières et sons est bien en place autour de nous avec quelques rafales en primes. La foudre est à moins de 600 mètres par moment. Et on a même le droit à un bruit assourdissant jamais entendu jusqu'à présent (2 coups de tonnerres simultanés?).
L’apocalypse est-elle pour bientôt? en tout cas la foudre nous tourne autour...
Passage sans s'éterniser au col. 13h30 703ème et seulement une quarantaine de coureurs derrière suite à l'arrêt de la course.


Sympa la vue quand il fait beau

Faisons le point au début de la descente et à 20 kilomètres de l'arrivée: malgré la météo, le moral est au top, les jambes aussi.
Alors feu, il est temps de se faire plaisir!!!!
Oui mais non... L'estomac n'est pas tout à fait d'accord. (encore...?)
Bon ben patientons un peu en mangeant un bout et en expliquant à Stéphanie la suite du programme.

avec le soleil 11 jours avant
Sous l'orage le jour J
Acte 4: la régalade en solo!

A l'approche des laquets de Coste Queillere, j'ai l'impression d'être (enfin) d'attaque.
Ayant rongé mon frein depuis le début, je décide de me faire plaisir au maximum dans cette descente que j'apprécie tant.
Je dévale tel un isard à travers les racines, les cailloux, les ruisseaux qui remplacent par moment le sentier, et les coureurs.
J'avale la remontée vers Merlans et de nombreux paquets de coureurs par la même occasion, le tout sous des averses plus ou moins fortes et l'impression que le cœur de l'orage se déplace un peu plus loin.

Merlans 15h24 647ème. et hop 56 places de moins...
Arrêt express pour un bol de soupe, 2 babioles à manger, le niveau d'eau et je ne m’éternise pas dans cette salle surchauffée et surpeuplée.

Bien content de pouvoir commencer la descente de jour,  je repart sur un bon rythme dans la montée vers le col de Portet. D'autant plus que j'ai des coureurs en point de mire.
Ah, puisque l'on parle de point de mire, il me semble reconnaitre une silhouette en veste orange équipé d'un bâton écologique. Et oui c'est Michel!


Acte 5: la régalade en duo!

On fait le point sur les différents événements de la journée. Michel m'expliquant qu'il a été bloqué 45' au ravito dans l'attente de la fin de l'orage.
Nous sommes en forme, donc on "fait" la descente! On court raisonnablement sur les pistes de skis pour pas cramer les cuissots trop tôt avec toujours de nombreux éclairs au loin. A l'approche d'Espiaube, il est temps de sortir les frontales. On profite de la piste pour manger et boire avant d'attaquer la descente dans la forêt.

Feu, c'est parti
Et là c'est un moment de pur bonheur: on dévale sur un bon rythme sur le sentier bien boueux ou sur le chemin empierré grâce à une adhérence au top des pneumatiques. On court partout en doublant beaucoup de monde nettement moins à l'aise ou en forme que nous.
J'ai le sourire jusqu'aux oreilles. Par moment je suis victime d'attaque de moucherons: j'ai les yeux qui piquent tellement je me régale. P*&#¤n c'est le pied intégral!!!!

Après Vignec on retourne un court moment dans l'obscurité avant d'entrer dans Vielle Aure. L'émotion remonte avec les premiers bravos des spectateurs, mais le détour réalisé pour nous faire accéder à la ligne et au car podium casse un peu la magie du moment.


Arrivée en 17h33. 553ème. 94 places gagnées depuis Merlans!
Classé 561ème après l'application de la pénalité forfaitaire de 3 heures pour ne pas être monté au Pic.

Fiers du "boulot" accompli
Merci l'ami pour ce grand moment

Au final une édition exceptionnelle, de part la météo et les différentes péripéties vécues.
Mes mots clés: patience, persévérance, lucidité pendant presque 14 heures, puis un brin de folie et un max de plaisir pour finir fort et en bon état.

1 grand merci les amis pour ces supers moments partagés (et les photos) sur ce Grand Raid des Pyrénées que j'apprécie tant.

A bientôt pour d'autres aventures ;-)