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les piliers de bars le samedi |
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pas réveillé le gars? |
Le rythme me parait convenable, le terrain est forcément mouillé avec la pluie de la nuit mais rien d'exceptionnel.
Pas d'efforts inutiles sur les premières pentes, en s'appliquant à bien pousser sur les bâtons.
Et oui mon grand tu tournes à gauche sur les crêtes de Madoual. Le cheminement vers le col du Figuier est toujours aussi agréable et joueur. Le fait de le faire de nuit me permet de l'apprécier différemment des nombreux passages faits de jour.
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C'est beau aussi avec la neige! |
Le début de piste vers Durenat est toujours aussi gras et casse-gueule mais cela passe bien. Arrive une première partie "surprise du chef" qui nous propose avantageusement un petit sentier joueur à la place d'un bout de piste. 1 petit coucou en passant à Stéphanie placée pour nous diriger vers la deuxième partie secrète qui nous amènera par un sentier grandement fait maison jusqu'à Bélesta.
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La soupe de Bélesta m'appelle |
Ravitaillement atteint en 2h28. Pfuttt j'avais prévu 2h30 au mieux... 1 bol de soupe plus les niveaux des bidons. Grignoter 3 ou 4 trucs et c'est reparti.
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Ah çà pour faire le malin... |
Cela ne dure pas trop et on retrouve la descente bien grasse vers Bicharole.
Passage devant la source de Fontestorbes et hop une nouvelle grimpette avant de rejoindre un bout de piste ou l'on rejoint un groupe de spéléos parti pour visiter le monde souterrain. Jusque là tout va bien.
Dès que l'on quitte la piste pour un sentier en sous bois, j'ai les 2 cuisses qui "tirent" un peu la gueule. Tiens intéressant: les 2 en même temps c'est une première...
Pas d’inquiétude le ravitaillement de Fougax n'est pas loin, mais je réduit quand même l'allure par précaution.
Fougax atteint en 4h47. 1h23 d'avance sur la barrière. Je prends le temps de m'alimenter (trop? mal? trop vite?) de refaire les niveaux.
Je sais que le juge de paix m'attend avec la montée vers Serre-longue et le prolongement jusqu'au château de Montségur. Donc du calme sur tout la partie "plane" avec une pointe d’inquiétude et d'appréhension.
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Explosion dans 5 minutes |
C'est parti pour une grosse galère, je vais me trainer péniblement en voyant passer un bus complet de coureurs dont l'ami Jean louis. Je fais même deux pauses affalé sur mes bâtons. Je suis dépité. La cabane tomberait elle sur le grumlie?
Arrivé au col du tremblement ce n'est plus la foule. Je traine ma misère dans la montée. Je croise Jean louis en forme et Stéphanie qui m'encouragent. Dix mètres plus loin les sanglots arrivent. La tête est vraiment au fond du seau, je traine ma misère.
Tant bien que mal j'arrive en approche de la Citadelle. 2heures pour faire Fougax/Montségur: record de médiocrité pulvérisé.
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Au comptoir de Montségur |
Voilà ce qui me remet enfin la tête sur les épaules.
J'appréhende quand même la descente, mais bonne nouvelle l'estomac est ok. Bon pour les cuisses, ce n'est toujours pas çà.
Je prends quand même du plaisir en descendant vers Montferrier.
Bip 7h39 depuis le départ et encore une heure d'avance sur la barrière! Il me reste 24 kilomètres et j'ai 6h20 pour les parcourir.
Au ravito je trouve Steve qui a jeté l'éponge. Déçu pour lui. On discute un peu le temps que je fasse mon rituel habituel.
A l'attaque du chemin pavé il fait chaud et je décide d'enlever une couche. Ah un peu d'air qui fait du bien. Et pour la première fois depuis Fougax, je rattrape des coureurs. Je prends du plaisir à "dévaler" la descente.
Le rythme n'est quand même pas violent violent car les cuisses couinent toujours.
Pour les préserver je m'oblige à alterner marche et course sur la partie "les sapins/Nalzen".
Dès qu'une image négative tente une infiltration sournoise pour me déstabiliser je pense aux copains qui ne peuvent pas courir en ce moment.
J'ai un gros fou rire en voyant la banderole "spéciale dédicace":
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Excellent |
Bon la remontée jusqu'au village de Roquefixade sera à nouveau bien poussive avec un début de crampe au niveaux des épaules et du cou...
Une pause s'impose sur le banc face à la fontaine.
Sur la piste avant la falaise je profite à nouveaux des encouragements de Stéphanie. Ce n'est pas de l'assistance mais cela m'aura fait énormément de bien.
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1 touriste |
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10h30 depuis le départ et me voici à Roquefort pour le dernier gros ravito. Bien boire, manger un bout, refaire les niveaux et feu.
Là je commence à être pressé de rentrer. Je tiens quand même un rythme à peu près convenable sur toute la partie plane. Depuis Roquefixade je n'ai vu personne et à l'approche des gorges de Péreille je vois (enfin) du monde devant.
Cela marque le début du pétage de boulon: j'ai mal mais je m'en fous. Banzaï Je lâche les poneys. La montée de Péreille se passe bien, hop hop on relance jusqu'à Raissac.
Pointage, 1 verre d'eau et go.
Bon la montée du mur ne sera pas bien rapide mais sans coup de mou avec 3 points de mire dont je me rapproche petit à petit.
Et arrivé sur la crête, comme il y a 2 ans sur le 40 c'est l'heure de la régalade. Je cours partout et je double 1 puis 2 puis 3 puis....
Dès que je vois la croix j'exulte intérieurement et je pousse une bonne gueulante de délivrance.
Hop le début de la descente à bloc, et arrivé avant la dernière épingle je vois un bon groupe d'amis sur l'esplanade et je pousse à nouveau un cri libérateur rempli d'émotions.
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Quelle allure! |
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Soulagement/ émotion |
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1 grumlie soulagé |
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la camiseta en la furgoneta! |
Il fallait bien y arriver un jour. Je dis ça, mais je sais que ce genre de plaisanterie n'est jamais gagnée d'avance.
RépondreSupprimerUn grand bravo, tu as su te remotiver et trouver les forces pour voir la ligne d'arrivée.
C'est si joliment raconté. On croit que tu en a chié mais en fait, t'as pros ton pied :-).
RépondreSupprimerBravo Romain, pour ta course et pour ton récit bien raconté.
C'est si joliment raconté. On croit que tu en a chié mais en fait, t'as pros ton pied :-).
RépondreSupprimerBravo Romain, pour ta course et pour ton récit bien raconté.
Vu ton palmarès par ailleurs, nous te savions tous capable d'aller au bout de ce 70 des Citadelles. Tu auras su ménager le suspens, mais voilà chose faite, dans la douleur peut être ,mais celle-ci sera vite oubliée pour ne garder que le bon, le beau, ce qui te permettra d'aller encore plus loin, ou plus haut...
RépondreSupprimerBravo romain , gérer une course quand tout se passe bien , c'est dur , mais reussir à gérer une course qui demarre en cauchemar; ce n'est pas donné à n'importe qui !!! En tout cas , ton récit donne vraiment envie ;-)
RépondreSupprimerBRAVO Romain ! Tu as eu le mental que je n'ai pas eu.
RépondreSupprimerDu grand Romain !
A bientôt sur des sentiers plus secs !
C'est dur mais on aime, bravo pour pour ton mental, ta course et bien sur ce récit.
RépondreSupprimerThierry
Ah depuis le temps que l'on n'avait pas lu ta prose...Je commençais à ressentir le manque et commençais à m'inquiéter. Mais non Romain est toujours au départ, toujours en verve et encore à l'arrivée. ..Continue, repart, galère de nouveau mais pas trop et écrit nous une nouvelle page aventuratraillesque avec tout l'humour et la dérision qui nous réjouissent. ...Bon je sais...facile à dire...Un immense bravo d'être allé audela du....bon j'arrête là. .j'en ai la larme à l'oeil de ne plus être en capacité de vivre ces moments...Mais je n'oublie pas que l'euphorie du finish ne se gagne pas sans douleur/ abnégation /volonté /rage/solitude même s'il y a du monde /doute.....Bravo bravo bravo. Francis C.
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